Concert avec images de Hughes GERMAIN - Durée 50mn.
Dans ces
régions du Nord du Burkina Faso où l’éloignement et
l’environnement naturel imposent un mode de vie sans les outils
modernes de la ville, le paysage sonore est forcément très lié aux
éléments naturels.
La population, peu nombreuse, est éparpillée çà et
là en communautés réduites à quelques dizaines d’habitants.
Hughes
Germain a parcouru ces territoires au plus près et en a saisi ses
sonorités propres.
Concrets ou abstraits, porteurs de sens ou purement musicaux, tous les
sons du Sahel ont dans leur timbre la couleur du désert, cette rondeur
caractéristique.
Les spectateurs sont immergés dans la quadriphonie pour un voyage
sonore.
Des vidéos d’ici — comme des virgules — viennent parfois dire
l’éloignement et le contraste. -------------------------------------------------------------------------
Je ne peux pas m’extraire de ce paysage. Je me tiens au bord.
Le bord du désert permet de voir l’horizon. Comme le bord de mer.
L’horizon, c'est la séduction de la chose à distance.
Je ne peux pas m’extraire de ce paysage. Je suis dedans.
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> Réécouter
l'émission "l'atelier du son" de Thomas Baumgartner,
où Hughes Germain parle de Faso_Nord au Festival Longueurs d'Ondes. durée 10'45
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Projet
Faso_Nord / Documents
de travail::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::
extraits en
version stéréo mp3 - 234kbts - originaux en quadriphonie - 24/96
khtz - fevrier 2011
Au bord du puits, dont la résonance dit bien combien il est vide,
les
enfants puisent l'eau - et rient de s'entendre. durée 2'44
... on
peut montrer son image immédiatement après l'avoir prise à quelqu'un
qui ne s'est jamais vu en photo;
mais l'expérience est proche de celle du miroir.
Il en est tout autrement avec l'enregistrement de la voix, où souvent
on ne se reconnait pas,
le timbre étant perçu de manière tellement différente depuis
"l'intérieur" du corps.
Tout de suite écouter, faire écouter, donner à entendre, avec douceur
car c'est effrayant.
étendu dans un coin
d'ombre pour supporter la chaleur, même flute ralentie... durée
4'42
Et partir vers le rien, dans le plat caillouteux,
à l'écoute du vent,
attendre près d'un buisson sec,
grimper dans les roches, des heures durant - j'écoute des enfants
chauve-souris au creux
inaccessible d'un rocher. durée 8'15
Village minuscule, tenu contre le désert, au bord d'une dune, riant de
gros manguiers. coque de noix dans la sécheresse.
un jeu de boucles avec la vie, de courts moments qui se répètent, à
l'image des gestes...
ce ne sont pas des chants, ce sont des bouts de phrases que je choisis
et répète pour eux.
Lorsque la meule electrique arrivera ici, la pulsation douce et
omniprésente du pilon disparaitra,
comme un coeur qui s'arrête de battre dans le village.
Mais, oui, piler le mil sera moins pénible pour les
femmes. durée 3'
Menegou, Sahel(googImaps)
là-bas, il n'y a rien. ou plutôt presque rien, et c'est dans ce presque que j'écoute.
expérience de la limite de la vie possible.
là, nous sommes suspendus, exactement comme des marins sur l'eau: au
bord du vide,
quand il n'y a plus de lien avec les vivants.
Avant tout, il a fallu quitter la ville/Ouaga et ses chambres à
résonance géométrique, électrique, caractéristique.
Même la voix des femmes qui s'interpellent à distance y perd de sa
rondeur, de sa douceur.
Quitter le ronflement sourd, diffus, et continu des voitures sur le
goudron et la latérite,
et par dessus tout la poussière rouge. et trouver le chemin du Sahel,
du rivage du désert.
durée 1'17
Un projet de Hughes
Germain dans le Sahel Burkinabè
( Burkina-Faso nord, frontière Mali et Niger ).
Soutenu par la Drac Bretagne et le Conseil Général du Finistère.